Anastasia

Généralités

Quelques mots sur l’enluminure…

Une enluminure est une illustration incluse dans un texte servant soit à l’expliquer soit à le mettre en valeur.

A la grande différence de l’Icône, qui s’écrit sur du bois et qui peut être posée sur un meuble ou accrochée à un mur, l’enluminure prend naissance dans les manuscrits, elle est donc dépendante de son support : le codex, et bien qu’on l’extraie aujourd’hui de son contexte pour en faire des tableaux, ce n’est pas sa vocation initiale .

Le mot : Enluminure est issu du latin « Illuminare » signifiant « mettre en lumière , éclairer » grâce à l'or utilisé pour magnifier les manuscrits. Ce terme apparaît au XIII ème siècle alorsque les enluminures sont bien antérieures à cette époque .

Il arrive aussi fréquemment que l’on parle de « miniature » et que l’on associe ce mot au format . Certes la taille de l’enluminure est moindre par rapport à celle d’un vitrail, d’une mosaïque ou d’une peinture monumentale cependant, l’origine ne vient pas de « minimum » auquel on l’a souvent associé à tort mais au mot « minium » qui est un oxyde de fer communément utilisé à cette époque, donnant une belle couleur rouge-orangé et qui par extension a désigné l’image

Le Codex toute une histoire ...

Je vous ai dit que le support de l'enluminure est le codex . Restons simple, le codex est simplement l’ancêtre de notre bon vieux livre . Au départ il s'agissait de cahiers formés de plusieurs pages manuscrites qui regroupés ensemble ont constitué les livres . Le codex remplacera progressivement les rouleaux de papyrus (les volumen) et deviendront le format de prédilection des premiers chrétiens. Ce ne fut pas sans mal, comme toute innovation. Pourtant les avantages du codex sont multiples :

1er Avantage

Spiritualité

Le premier est plutôt d’ordre spirituel, il permet de bien différencier la foi chrétienne de la foi juive, en effet pour la plupart des païens, (ne voyez aucun mépris dans ce terme, il s’agit simplement des peuples de l’Antiquité qui pratiquaient des religions polythéistes) la foi chrétienne n’était qu’une variante de la foi hébraïque.

2ème Avantage

Praticité

Le second est la praticité de l’objet-livre, il est plus facilement transportable qu’une somme importante de rouleaux, plus compact et donc plus économique puisqu’il est possible d’écrire sur les deux faces de la feuille ce qui est impossible sur le rouleaux.

3ème Avantage

Accessibilité

Enfin il permet d’accéder plus facilement à un chapitre ou à un passage précis ce qui permet une lecture sélective.

Et concernant ce qui nous intéresse en premier lieu, le codex pouvant rester ouvert, il permet le développement des enluminures ( youpi!).

Pour la petite histoire, même si l’on dit souvent, et je l’ai dit moi même au début de ce laïus, que l’enluminure a pour but d’expliquer le texte, il faut bien se rappeler que si effectivement peu de gens savaient lire, les manuscrits appartenaient aux abbayes et que les moines copistes, eux forcement maîtrisaient lecture et écriture, donc (suivez mon raisonnement ) ils n’avaient pas besoin d’images pour comprendre le texte . 

Ah ben oui mais alors quoi ??!! Alors en premier lieu l'illustration était faite pour rendre hommage à la Parole de Dieu écrite dans le livre. N’oublions pas non plus qu' au Moyen Age les pèlerinages étaient monnaie courante et nombre de pèlerins voyageaient d'un site à l'autre, d'une abbaye à l'autre.

Durant les grands jours de fête, les abbayes ouvraient leur porte et présentaient leurs manuscrits ouverts aux plus belles pages enluminées et le public venaient les admirer…

Un peu comme nous aujourd’hui dans les musées.

Pour vous mettre dans l’ambiance,  essayez d’approcher la Joconde au mois d’août …  

Bien … Si vous êtes encore là après ce long paragraphe c'est que vraiment vous êtes très motivé , je me dois donc de continuer.... Accrochez vous ce n'est pas fini ! Nous avons parlé du codex, approfondissons un peu! Le codex se divise se plusieurs cahiers, formés de feuilles pliées,emboîtées les unes dans les autres puis cousues ensemble .

Avant de procéder à la couture et à la reliure du livre, les espaces étaient définis par la réglure qui déterminait l’emplacement des marges, du texte, des enluminures à venir . Le texte était écrit puis les enluminures complétaient l’ouvrage .C’est à ce moment là que  les cahiers sont rattachés ensemble jusqu’à former le livre qui sera relié .

Certaines reliures peuvent rester très sobres, simples planches de bois, ou se parer de pierres fines d’or ou d’argent .

Le parchemin...

Le matériau privilégié du codex (de l'époque médiévale toujours hein !) est le parchemin

Le parchemin est de la peau animale, (mouton, chèvre, veau… ) tannée de façon particulière afin d’obtenir une peau lisse et fine et c’est dans celle ci que l’on découpe les feuillets pour faire les cahiers .

L’époque médiévale n’étant pas à l’obsolescence des objets, il fallait pouvoir conserver les livres, le travail des pictors (enlumineurs) et des scribes étant suffisamment long, il s’agissait de ne pas perdre ces objets fastueux et coûteux. Le parchemin avait le mérite de pouvoir se trouver partout en Europe au contraire du papyrus, et d’avoir une durée de vie nettement supérieure puisqu’on peut toujours les admirer aujourd’hui .

Je ne vais pas vous décrire tout le processus, au risque de vous perdre définitivement, si vous voulez de plus amples renseignements sur la technique, je vous suggère de rejoindre le site de la Parcheminerie Dumas . Vous y trouverez le livret « Le Parchemin, fabrication et usages » écrit en collaboration avec l'association d'Or et de Pigments, ainsi qu'un DVD sur le même sujet. .

Les pigments...

Les pigments d’origine naturelle minérale regroupent, les terres, les ocres, les pierres fines, les oxydes de fer… Les pigments d’origine naturelle végétale réunissent moultes racines, écorces, branches, feuilles et fleurs, parmi lesquels l’iris la guède, la gaude la garance, l’indigo, le safran…. Les pigments d’origine naturelle animale concernent essentiellement la cochenille, le kermès (qui est aussi une espèce de cochenille), le murex, le sépia, le noir d’os ou d’ivoire…

Petite parenthèse, si vous voyez un colorant alimentaire bien rouge dans certains bonbons genre fraise Tagada ou autres, il s'agit de cochenille . On la retrouve dans la liste des additifs, catégorie colorant alimentaire naturel ( code secret n° E120 !) . Chaque fois que je l'ai mentionné aux élèves que je rencontrais en expositions j'obtenais un grand « Beurk !!! » et des phrases du genre « Ben moi j'en mange plus !» . Chacun lutte à sa façon contre la malbouffe et la glycémie...

Les pigments synthétiques, voilà un autre sujet ! Régulièrement je reçois de nouveaux élèves qui me disent : « Moi je ne veux travailler qu'avec des pigments historiques je ne veux pas utiliser de pigments synthétiques ! » Ah ben nous v'la bien !

Les premiers pigments synthétiques sont d’origine minérales, par exemple le blanc de plomb utilisé depuis l’Antiquité alors même que sa dangerosité était connue .

L’ocre rouge est obtenue à partir d’ocre jaune chauffée, même s’il existe des ocres rouges naturelles.

Le bleu et le vert égyptiens sont parmi les premiers pigments synthétiques utilisés . Il s’agit d’un mélange de calcaire, silice et cuivre chauffé pendant de longues heures entre 900 et 1100 degrés qui donne le magnifique bleu égyptien . En ce qui concerne le vert du même nom, un peu plus de calcium, un peu moins de cuivre  permettent l’obtention du vert .

Vous comprenez aisément que si l'on supprime les pigments synthétiques de notre palette, ça va être coton !!! Malgré tout, en ce qui concerne certains pigments utilisés au Moyen Age, il vaut mieux être prudents . Nous avons perdu nombres enlumineurs à cause de la toxicité de ces produits… Je tiens à mes élèves !

Composition d'une Enluminure

Les Lettrines

L’initiale : Il s’agit de la première lettre d’un mot … jusque là… rien de bien nouveau ! En enluminure elles sont souvent associées aux lettrines, les initiales dans les manuscrits sont un peu plus grandes que les autres caractères, peuvent être colorées mais ne dépassent pas de la ligne sur laquelle elles se trouvent . Malgré cette subtile différence on les nomme souvent lettrines .

Du VIIIème au XIIème siècle les lettrines acquièrent leur premières lettres de noblesse ( C’est le cas de le dire! ) . Elles sont variées de formes et de couleurs et se divisent entre plusieurs catégories : Lettrines ornées, historiées, zoomorphes…
Elles débutent un texte pour le mettre en valeur, leur corps empiète souvent largement sur plusieurs hauteurs de lignes .

A partir de la fin du XIIème siècle les lettrines sont hiérarchisées en deux catégories : Les lettrines peintes et les lettrines à l’encre, les premières étant considérées comme plus nobles que les secondes . Chaque catégorie étant elle même sous hiérarchisée .
Bien entendu on peut retrouver les deux catégories sur une même page agençant le texte en diverses parties.
Ce sont les Bibles glosées qui intègrent les premières cette structure dont
l’ efficacité et la logique sont telles que la plupart des manuscrits la reprenne .
Parmi les lettrines peintes on rencontre celles que vous connaissez déjà les lettrines ornées et historiées qui ont pris un nouvel essor et les lettrines champies .

Vous comprenez aisément que si l'on supprime les pigments synthétiques de notre palette, ça va être coton !!! Malgré tout, en ce qui concerne certains pigments utilisés au Moyen Age, il vaut mieux être prudents . Nous avons perdu nombres enlumineurs à cause de la toxicité de ces produits… Je tiens à mes élèves !

Composition Graphique

L’initiale : Il s’agit de la première lettre d’un mot … jusque là… rien de bien nouveau ! En enluminure elles sont souvent associées aux lettrines, les initiales dans les manuscrits sont un peu plus grandes que les autres caractères, peuvent être colorées mais ne dépassent pas de la ligne sur laquelle elles se trouvent . Malgré cette subtile différence on les nomme souvent lettrines .

Du VIIIème au XIIème siècle les lettrines acquièrent leur premières lettres de noblesse ( C’est le cas de le dire! ) . Elles sont variées de formes et de couleurs et se divisent entre plusieurs catégories : Lettrines ornées, historiées, zoomorphes…
Elles débutent un texte pour le mettre en valeur, leur corps empiète souvent largement sur plusieurs hauteurs de lignes .

A partir de la fin du XIIème siècle les lettrines sont hiérarchisées en deux catégories : Les lettrines peintes et les lettrines à l’encre, les premières étant considérées comme plus nobles que les secondes . Chaque catégorie étant elle même sous hiérarchisée .
Bien entendu on peut retrouver les deux catégories sur une même page agençant le texte en diverses parties.
Ce sont les Bibles glosées qui intègrent les premières cette structure dont
l’ efficacité et la logique sont telles que la plupart des manuscrits la reprenne .
Parmi les lettrines peintes on rencontre celles que vous connaissez déjà les lettrines ornées et historiées qui ont pris un nouvel essor et les lettrines champies .

Lettrine Zoomorphe

Elle se retrouve dans les manuscrits anglo-saxons puis mérovingiens . Le poisson, symbole chrétien, y est représenté fréquemment, sans oublier les oiseaux, les dragons et autres . L'apogée des ces lettrines se situe entre le VIIème et le XIIème siècle .
à venir

Lettrine Ornée

Elle est constituée de végétaux, d' animaux voire d’hybrides, souvent très colorée et de formes variées . Certaines restent sagement dans le cadre qui leur a été attribué d'autres s'en échappent . Il n'y a pas de représentations humaines dans la lettrine ornée .
à venir

Lettrine Historiée

Elle raconte une histoire et apparait au VIIIème siècle, introduit des personnages humains, sa caractéristique. Le sujet est le plus souvent religieux et symbolique, la lettrine devient alors un tableau. La première connue date de 730 (Manuscrit de Bède de Saint-Pétersbourg)
à venir

Lettrine Champie

Elle est le plus souvent dorée et peinte sur fond rose ou bleu, le centre est souvent orné de végétaux retrouvés aussi dans les marges dont les feuilles sont des représentations de feuilles de vigne, parfois trilobées . Elle apparait au XIVème siècle et perdure jusqu'au Xème .
à venir