Anastasia

La bible de Maciejowski

Bref les historiens ne sont pas d’accord, nous n’attiserons pas les braises …
Au XIIIème siècle la production de manuscrits passe du monastère aux boutiques laïques, et Paris est devenue au milieu de ce siècle la capitale de l’enluminure manuscrite . Attention ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, il y a toujours des scribes dans les monastères .
On sait que 7 artistes ont participé à la réalisation de l’ouvrage, sous la coupe d’un Maître.
Qui étaient ces enlumineurs ? Nul ne le sait, il est possible qu’ils aient été formés dans le nord de la France car des figures de style de ce lieu le laisse supposer .
Aujourd’hui on trouve le manuscrit sous le nom de  »Bible des croisés »  » Bible de Morgan » ou encore comme le titre l’indique  »Bible de Maciejowski », à la Pierpont Morgan Library de New York sous la côte Ms 638 .
9 autres feuillets sont conservés à la BNF ( Bibliothèque Nationale de France), Départements des manuscrits latin NAL 2294, et un feuillet au J.Paul Getty Muséum de Los Angeles, cotation 83MA55 . A l’origine le manuscrit devait comporter au moins 48 folios de parchemin .
La particularité de ce manuscrit, est de représenter l’ancien testament , chose assez rare en fait. La Bible a certes été enluminée, mais un manuscrit portant le seul texte de l’ancien testament enluminé n’est pas fréquent, si vous en connaissez d’autres je serai ravie de les connaître . Les enluminures représentent une des plus grandes visualisations de l’Ancien Testament jamais faites, certaines de ces histoires sont familières d’autres rarement représentées.
Du coup cela fait déjà deux particularités… le format et le sujet , il y en a d’autres, ce livre est vraiment … particulier ;=)
Les pages sont magnifiquement enluminées et se découpent le plus souvent en 4 scènes le plus souvent, quelques fois moins .  La Bible de Maciejowski comprend 21 grandes scènes de batailles extrêmement détaillées et violentes… On a rien inventé…
Les scènes sont grandes, les couleurs audacieuses et lumineuses, certains fond sont décorés à la feuille d’or .
Tiens , une autre particularité, contrairement à la plupart des manuscrits du XIIIème siècle, la Bible Morgan a des illustrations sur le recto et le verso de chaque page. Je vous avais bien dit qu’il y en aurait d’autres !
Entourant les illustrations se trouvent des textes, mais très peu ce qui nous plonge directement dans l’action . Comme tout bon manuscrit du Moyen-âge les enluminures représentent les objets, châteaux et vêtements du XIIIème, pour le plus grand plaisir des historiens qui y trouvent leur compte .
En fait au départ ce manuscrit n’était vraiment un manuscrit, on il aurait pu s’appeler un enluminoscrit …( Ça y est ! Elle part en marmelade pensez vous ! Si, si, je vous entend d’ici!)
Mais Anastasia  qu’est ce tu racontes ?
Et bien ce manuscrit,  puisqu’il faut bien lui donner ce nom, n’avait pas de texte .
Ne pas inclure de texte fut une décision importante, d’autant que les images peintes dans les manuscrits religieux chrétiens étaient fréquentes depuis le Vème siècle et que les images fonctionnent comme un complément au texte .
Il y a bien eu un moment, dans la seconde moitié du VIIIème siècle, où les images et le figuratif en général portaient à controverse .
Si au XIIème et XIIIème les enluminures ont augmentées en taille et en nombre, les livres d’images de la Bible médiévale restent rares, les livres d’images bibliques sans aucuns mots sont encore plus rares .
Si on ajoute le fait qu’elle traite uniquement de l’Ancien Testament…
On en est à combien déjà ? Quatre …
Après la mort de Louis IX en 1270, le manuscrit quitte la France pour l’Italie…

Vers le milieu du XIVème siècle, allez savoir pourquoi, le nouveau propriétaire ressent le besoin de rajouter du texte, et donc un texte latin a été ajouté au dessus et au dessous des illustrations . Le voyage de notre manuscrit ne s’arrête pas là, puisqu’au début du XVIIème il est offert en cadeau à Shah Abbas de Perse par le premier propriétaire documenté le cardinal Bernard Maciejowski .
Chacun y allant de sa plume, le Shah ordonne l’ajout d’un texte en persan .
La présence d’inscriptions en Judéo-perse laisse penser que par la suite ce manuscrit à appartenu à un juif iranien .
Ainsi la Nature ayant horreur du vide, les marges vides d’un livre d’images, s’emplissent de 3 écritures … dernière particularité … Rares sont les manuscrits chrétiens annotés d’écriture en perse .
Bref il y aurait sûrement encore beaucoup de choses à dire sur ce livre .
Demain interrogation écrite sur le sujet alors révisez bien !

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